Le nombre de cas d’infections invasives à méningocoques a augmenté de 72 % entre 2022 et 2023, pour s’élever à 560 cas. Ces chiffres sont supérieurs aux niveaux atteints les années antérieures à la pandémie de Covid-19. Face à ce constat, le ministère de la Santé a saisi la Haute Autorité de santé (HAS) pour réfléchir à une nouvelle stratégie vaccinale.
Comme le rappelle la HAS, les infections invasives à méningocoques sont dominées par les méningites et les méningococcémies (bactériémies à méningocoques) aiguës, dont le purpura fulminans. Les symptômes débutent en général un à quatre jours après l’infection et varient selon les tissus infectés ainsi que l’âge. La plupart des cas de méningite et/ou de septicémie à méningocoques non traités sont mortels. Bien que peu fréquentes, elles touchent principalement les jeunes enfants de moins de 5 ans, les nourrissons de moins d’un an étant particulièrement vulnérables, ainsi que les adolescents et les jeunes adultes entre 11 et 24 ans. Même avec des soins appropriés, le décès survient dans environ 10 % des cas et des séquelles permanentes peuvent concerner 10 à 40 % des survivants (séquelles cutanées, orthopédiques, neurologiques, cognitives, comportementales, etc.).
Pour contrer l’augmentation des cas d’infections, la HAS recommande, concernant la vaccination contre les sérogroupes A, C, W et Y, de la rendre obligatoire chez tous les nourrissons de moins d’un an, en remplacement de la vaccination dirigée contre le seul sérogroupe C, selon un schéma vaccinal à deux doses. Pour les adolescents, elle recommande la vaccination selon un schéma à une dose administrée entre 11 et 14 ans et ce, qu’ils aient déjà été vaccinés ou non, ainsi qu’un rattrapage vaccinal chez les 15-24 ans.
Concernant le sérogroupe B, étant donné qu’il est majoritaire parmi les cas de méningite à méningocoque chez les jeunes enfants, la HAS recommande de renforcer la stratégie en vigueur afin d’augmenter rapidement la couverture vaccinale qui était de 48,8 % en 2022, en rendant obligatoire la vaccination chez les nourrissons de moins d’un an.
Source : HAS – https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2024-03/eco_sp_424_recovac_meningo.pdf#page=8