Délivrance des soins : les pharmaciens peuvent-ils remplacer les IDEL ?

Une récente déclaration du président de l’Ordre national des pharmaciens a fait bondir les infirmiers libéraux. En appelant à ce que les officinaux puissent répondre à certains besoins de soins de premier recours, notamment dans les déserts médicaux, le discours laisse entendre que les pharmaciens pourraient, à terme, « substituer » leur présence à celle des IDEL. Une hypothèse qui fait réagir la Fédération Nationale des Infirmiers (FNI), très ferme sur la place incontournable des IDEL dans l’organisation des soins.

La confusion des rôles dénoncée par la FNI

Selon la FNI, la proposition portée par l’Ordre des pharmaciens contribue à brouiller les repères entre les compétences des différentes professions de santé. Si les pharmaciens peuvent jouer un rôle dans l’accès aux soins — notamment en matière de prévention ou de dispensation — ils ne disposent ni de la formation clinique ni de l’expérience de terrain nécessaires pour assurer les soins infirmiers. La FNI rappelle que la profession infirmière est régie par un décret de compétences strict, et que les actes réalisés par les IDEL nécessitent une expertise relationnelle, clinique et technique non substituable.

Un risque pour l’organisation des soins à domicile

Dans les zones sous-dotées, l’idée de déléguer certains soins à des pharmaciens inquiète les IDEL, qui alertent sur les risques d’un tel glissement de compétences. La pratique infirmière repose sur une approche globale du patient, avec une coordination fine des soins à domicile, notamment auprès des personnes âgées ou polypathologiques. L’interaction avec les médecins, les familles, les aides-soignants et les autres intervenants est un pilier de cette prise en charge, difficilement compatible avec une approche centrée sur l’officine.

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