C’est désormais officiel : la consultation infirmière dispose d’une définition claire et reconnue, publiée par l’Ordre National des Infirmiers. Cette avancée normative marque une étape décisive dans la reconnaissance du rôle autonome des infirmiers, en particulier dans un contexte de tension d’accès aux soins, notamment en zones sous-dotées. Pour les IDEL, cette reconnaissance ouvre la voie à un exercice renforcé de leurs compétences cliniques, dans le respect de leur cadre réglementaire.
La consultation infirmière est ainsi définie comme un temps d’échange structuré avec un patient, visant à évaluer son état de santé, à établir un diagnostic infirmier et à formuler des actions de soins adaptées. Elle peut s’inscrire dans une logique de prévention, d’éducation thérapeutique, d’accompagnement ou de coordination des parcours de soins. Cette démarche est fondée sur l’expertise clinique de l’infirmier et son autonomie dans l’analyse des situations. Elle ne se substitue pas à la consultation médicale, mais vient la compléter, en apportant une réponse plus réactive et accessible aux besoins des patients.
Pour les infirmiers libéraux, cette officialisation constitue une légitimation forte de pratiques déjà existantes sur le terrain. Elle pourrait aussi ouvrir de nouvelles perspectives tarifaires, organisationnelles ou conventionnelles. En effet, une telle reconnaissance appelle à une réflexion sur la valorisation économique de ces consultations, ainsi que sur leur intégration dans les parcours de soins coordonnés, notamment dans le cadre des CPTS ou de la pratique avancée. Dans un système de santé en pleine mutation, cette définition est une pierre angulaire vers un exercice infirmier plus autonome, structuré… et reconnu.