Une enquête sur le vécu des infirmiers, une collègue condamnée pour ne pas être inscrite à l’ordre et une nouvelle grève qui s’annonce : une semaine infirmière !

 

Nos confrères de "l'infirmière libérale magazine" diffusent l’enquête d’un sociologue sur les infirmiers alors que l’ordre  poursuit en justice une infirmière de prison déjà condamnée pour avoir fait passer du matériel à des prisonniers… D'autre part une nouvelle grève infirmière est annoncée pour le 7 mars alors décidemment, même au cours des vacances « à la neige », on ne chôme jamais vraiment chez les infirmiers…

 

Une enquête pour connaître le vécu des infirmiers

C’est une enquête faite par le Professeur Didier Truchot de l’Université Bourgogne Franche-Comté avec la collaboration de Mathilde Duboz, étudiante en master psychologie du travail que le magazine « infirmière libérale magazine » a mis en ligne ici. Les infirmiers peuvent répondre quand ils le souhaitent jusqu’au 28 février (cela prend un petit quart d’heure) et cela permettra peut-être de mieux connaître les contraintes et les dangers du métier infirmier. Les résultats de cette enquête seront présentés dans le numéro de juin de L’Infirmière libérale magazine.

Une infirmière condamnée pour ne pas être inscrite à l’ordre.

« Tout cela est inadmissible. C’était du grand n’importe quoi » a dit le juge lors du procès de Morgane, infirmière en prison, qui a été condamnée le 13 janvier dernier à 18 mois de prison avec maintien en détention ainsi qu’une interdiction d’exercer son métier pendant 5 ans. Il faut dire que les faits qui lui sont reprochés sont simples et passablement pathétiques : suite à un « coup de cœur » pour un détenu elle lui aurait fourni une trentaine de téléphones, des cartes SIM, une dizaine de bouteilles de rhum et de vodka mais aussi de la résine de cannabis, de la viande, du Nutella, du gel douche, des cigarettes, de la créatine, tous produits interdits dans la prison… Et installé de fait un véritable trafic. « Cela vaut un zéro en déontologie, un double zéro car elle devait faire sortir les détenus de la drogue et de l’alcool. Au contraire, elle en a fait entrer dans la prison. Elle a oublié quel était son métier. ».

On aurait donc pu penser cette infirmière au bout de son « histoire » avec cette première condamnation mais le 10 février elle a dû revenir devant le juge pour s’expliquer de sa non-inscription à l’ordre des infirmiers et se faire condamner à 1 000 € d’amende avec sursis ainsi qu’une somme à verser à l’ordre des infirmiers d’un montant de 190 €.

Quand on sait d’une part que pour faire plaisir à un syndicat qui avait demandé son abrogation les ardoises des non inscrits à l’ordre ont été annulées pour les dettes avant 2015 et que d’autre part c’est normalement à l'employeur de vérifier l'inscription à l'embauche, on ne comprend donc pas bien cet acharnement sur une infirmière déjà condamnée, ni le message que veut faire passer l’ordre avec ce jugement. D’ailleurs plusieurs infirmiers s’étaient déplacés au tribunal pour soutenir leur collègue; mais la procureure de la République veut faire une piqûre de rappel : « Il y a obligation pour une infirmière de se faire inscrire au tableau de l’ordre. Elle devait le savoir. L’ordre peut apporter des conseils, des formations et une déontologie. »

Dont acte ?

Préavis de grève le 7 mars

Suite aux mobilisations infirmières des 8 novembre 2016 et 24 janvier 2017, les organisations associatives et syndicales AEEIBO, ANFIIDE, ANPDE, CEEIADE, Convergence infirmière, CNI, FNI, SNIA, SNICS-FSU, SNIES-UNSA, SNIIL, SNPI CFE-CGC, SNIPUERLIB, UNAIBODE, UNEF, UNIDEL appellent les étudiants en soins infirmiers, les infirmiers, les infirmiers spécialisés (infirmiers anesthésistes, infirmiers de blocs opératoires, infirmières puéricultrices) et les infirmiers cadres de santé à se mobiliser en nombre le 7 mars 2017 à Paris.

Rendez-vous est donné pour se rassembler dès 12 h 30, place Denfert Rochereau à Paris et converger ensuite vers le ministère des affaires sociales et de la santé puis vers l’Assemblée Nationale.

En ces semaines (?) ou jours (?) ou mois (?) qui précédent la prochaine négociation conventionnelle (dont l’enquête de représentativité, menée tambour battant, a été faite en trois semaines ce qui est une record historique) la présence des infirmiers libéraux sera sûrement un bon indicateur de l’implication de la profession. Mais combien seront-ils ?

À la semaine prochaine !