Un été pour se lancer : Comment évaluer ses revenus en libéral, quel temps représente le travail administratif et si je suis malade ?

 

Pendant quelques semaines le site prend ses quartiers d’été, au frais, pour se ressourcer avant la rentrée. Mais la fin d’été c’est aussi le moment des bonnes résolutions… Et si cette année si vous osiez le libéral ? Voici quelques questions (et leurs réponses) pour vous aider à réfléchir.

 

 

 

Comment évaluer ses futurs revenus ?

Dans l’absolu c’est impossible parce que cela dépend de trop de variables différentes mais on peut tout de même faire une évaluation rapide pour se donner un premier ordre d’idées.

Pour commencer il ne faut pas calculer en mois mais en jour de travail : chaque jour de travail un infirmier libéral fait un chiffre d’affaires qui correspond aux soins qu’il a effectués. Vous devez ensuite multiplier ce chiffre d’affaires journalier par le nombre de jours de travail dans le mois pour avoir un chiffre d’affaires mensuel.

Mais ce chiffre d’affaires mensuel n’est pas votre revenu car vous devez lui retirer les charges pour savoir quel est votre bénéfice. Toujours pour donner un ordre d’idée, nous vous conseillons donc de diviser par deux votre chiffre d’affaires mensuel pour obtenir votre bénéfice mensuel, et c’est ce chiffre-là, le bénéfice mensuel, qui s’approchera le plus de votre « salaire » (ou en tous cas une première idée).

Pour donner un exemple : si on vous propose de faire 10 jours par mois dans un cabinet qui fait un chiffre d’affaires journalier de 400 euros, votre chiffre d’affaires mensuel sera donc de 4 000 euros. Vous divisez ce chiffre par deux pour provisionner vos charges et vous obtenez le bénéfice mensuel de 2 000 euros. Mais attention ceci n’est qu’un premier ordre d’idées car la réalité est un peu plus complexe que ça…

 

Combien de temps représente le travail administratif ?

Aucune étude sérieuse n’a été publiée sur le sujet (et pour cause, voilà bien un sujet compliqué à évaluer : où commence et où finit le travail en libéral ?) mais vous pouvez compter en moyenne une à deux heures de travail administratif par jour travaillé. Ce chiffre n’a bien sûr aucune réalité concrète et n’est qu’un ordre d’idée, cependant si vous travaillez 10 jours, prévoir jusqu’à 20 heures de travail « en dehors du cabinet » (à scanner les prescriptions, entrer et sortir les dossiers des patients, facturer, faire la comptabilité, entretenir le matériel, répondre au courrier…) nous semble un ordre d’idées à peu près crédible.

Si je suis malade et que je ne peux pas travailler ?

Nous y voilà, tout n’est pas si rose en libéral… Si vous êtes malade et que vous ne pouvez pas vous lever pour aller travailler, passé le stress de trouver en urgence quelqu’un pour vous remplacer (les libéraux sont soumis à la continuité des soins, qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il vente…), vous n’aurez droit… À presque rien ! (sauf bien sûr si vous avez su anticiper ce problème)… En effet, comme vous pouvez le lire sur nos pages dédiées "L’arrêt de travail de l’infirmière libérale" les prestations de votre caisse (la CARPIMKO) sont trés insuffisantes. Il est donc plus que chaudement recommandé d'avoir anticipé ce problème.

Pour éviter les catastrophes vous devrez donc souscrire une assurance privée qui va couvrir les gros arrêts et c’est le type de contrat que vous avez signé qui va décider votre « délai de carence ». Les contrats sont tous spécifiques mais classiquement, pour un arrêt pour cause de maladie ce délai est de 15 jours, ce qui signifie une grosse grippe tout de même, et accessoirement une bonne perte de revenus.

De même, les « jours enfant malades » n’existent pas donc si votre fils a 40 de fièvre ou que la crèche le refuse soit vous perdez une journée complète de travail (si une collègue vous remplace) soit vous n’avez rien.

Ceci n’est pas dit pour vous faire peur (beaucoup d’infirmiers libéraux élèvent leurs enfants en travaillant) mais vous ne pouvez pas ignorer ce fait dans la construction de votre projet : quoi qu’il arrive, à toutes les étapes de votre projet vous devrez être capable de répondre à la question : « Et si je me casse la jambe, comment je fais ? ». Des solutions existent, n'hésitez pas à nous contacter.

Pour vous aider à y voir plus clair, sachez que  tout cela fait partie des sujets majeurs que nous abordons lors des formations à l'installation alors n'hésitez pas à vous renseigner sur les pages dédiées pour participer à la prochaine!

A la semaine prochaine !