Noyés dans la foule des fonctionnaires lors des manifs à Paris, en colère contre le stationnement à Lyon : une semaine infirmière.

Mardi 7 mars a eu lieu la troisième manifestation des soignants à Paris, mais comme le mouvement a été rejoint par tous les corps de fonctionnaires, les infirmières en général et les libérales en particulier ont eu l’impression d’être noyées dans la masse comme nous le raconte Alexandra Cantarel présidente du mouvement UNIDEL. Le même jour, à Lyon, suite à la décision de la mairie de faire payer le stationnement c’est une réunion interprofessionnelle, menée par Pierre Baraza le président de l’URPS infirmier, qui a cherché à se faire entendre.

 

Une manifestation « pas super » pour les libéraux

Mardi 7 mars avait lieu la troisième manifestation des infirmiers (après celles du 8 novembre et du 24 janvier 2017) menée par une plateforme interprofessionnelle. La présidente de UNIDEL (un collectif de libéraux non rattaché à un syndicat) Alexandra Cantarel exprime un sentiment mitigé :

« C’est la plateforme unitaire qui a organisé les précédentes manifestations mais cette fois toute la fonction publique nous a rejoints. Évidemment cela a bien gonflé les rangs des manifestants mais cela nous a rendus aussi inaudibles car nous étions largement minoritaires… D’autant plus que la participation n’était pas très importante avec seulement une centaine de membres de la plateforme présents à ma connaissance. Et même dans la plateforme, nous trouvons difficile de défendre les spécificités des libéraux face au poids des hospitaliers ou des « vraies » spécialités. Nous avions pourtant prévu une action devant l’assemblée nationale, en hommage à nos collègues décédées cette année, mais certains ont cru bon d’allumer des feux devant le ministère de la santé alors il se sont fait gazer et la manifestation a été bloquée devant les invalides donc nous n’avons pas pu faire ce que nous avions prévu. Nous allons avoir une réunion bientôt avec les autres membres de la plateforme unitaire pour décider des prochaines actions mais nous n’excluons pas de faire des actions "spécifiquement libérales" pour qu’on nous entende mieux… »

Une association interprofessionnelle se monte à Lyon pour dénoncer le prix du stationnement

Depuis le premier janvier 2017 le stationnement à Lyon est devenu payant pour tous, professionels de santé compris. Le montant demandé se compose d’un abonnement de 245 euros par an à quoi s’ajoutent 50 centimes par heure, passé la première heure…« D’après nos calculs, pour un infirmier cela peut représenter un forfait de plus de 2 200 euros par an ! » dit Lucien Baraza qui est président de l’URPS infirmier de Rhône Alpes et président de l’AURA une association regroupant les 7 URPS (kiné, sage femme, infirmier, médecin, orthophoniste, orthoptistes et pédicures). Ils ont organisé ensemble une conférence de presse le 8 mars pour faire part de leur colère:

« C’est du délire, toutes les professions de santé sont touchées mais en plus les infirmiers ont les tarifs d’IFD les plus bas de toutes les professions médicales donc ils sont donc les plus impactés. La mairie nous dit qu’elle veut « l’égalité pour tous les usagers » mais nous ne pouvons pas répercuter cette hausse sur nos tarifs comme le font des plombiers ou des électriciens ! Bref au moment où l’on veut organiser le retour précoce à domicile, la mairie est en train d’organiser un désert médical sur la métropole puisque même SOS médecin est concerné car c'est une entreprise privée! Nous demandons donc que la circulaire Jox qui nous permettait jusque-là de stationner gratuitement s’applique à nouveau pour les soignants et si personne ne nous écoute nous sommes prêts à agir. Nous savons en plus que ce problème n’est pas que local mais qu’il touche toutes les grandes villes, il faut donc absolument que ce problème prenne de l’envergure et qu’il remonte au niveau national. En attendant, quand on interpelle la mairie, ils nous disent franchement qu’il faut qu’ils récupèrent 1 milliard d’euros pour financer le métro ! »

Et sinon ?

L’ONI demande aux infirmiers de s'exprimer sur les revendications qu’ils souhaitent porter aux candidats à la présidentielle. En pratique un questionnaire sur internet propose des idées de réforme pour la profession et il suffit de dire si vous êtes d’accord ou pas avec elles.

À la semaine prochaine !