
L’Ordre national des infirmiers (ONI) et le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (SNIIL) protestent eux aussi contre le projet d’autoriser les pharmaciens à vacciner et réclament à la place un élargissement des vaccinations par les infirmiers.
Dans un communiqué, l’ONI « rappelle que les infirmiers sont parfaitement formés et compétents pour effectuer toutes les vaccinations sur prescription médicale ». Il ajoute que « depuis 2008, ils vaccinent sans prescription médicale préalable les personnes fragiles contre la grippe, à l’exception de la primo-vaccination. Cette mesure de santé publique a ainsi permis la vaccination de près d’un million de personnes lors de la dernière campagne ».
Au lieu d’« inventer de nouveaux dispositifs sans évaluation préalable », l’ONI invite les pouvoirs publics à « regarder ce qui marche » et à envisager plutôt « d’élargir les vaccinations sans prescription médicale ». Il ajoute qu’« à ce jour, le coût d’une injection pour vaccination antigrippale pratiquée par une infirmière varie de 4,5 à 6,3 € », un paramètre qui devrait également être pris en compte.
De son côté, le SNIIL invoque les mêmes arguments et réclame lui aussi l’élargissement du droit infirmier à vacciner avec information du médecin traitant. Cette idée s’inspirerait des recommandations du Haut conseil de la santé publique et des exemples québécois et américain, qui ont conduit « à un vrai renforcement de la couverture vaccinale de la population », note le SNIIL.
Pour le syndicat, en restant « arc-bouté sur son projet », le ministère de la Santé « est sourd aux arguments des professionnels de santé et à ceux des spécialistes, mais aussi insensible au déficit de la Sécurité Sociale ; et, de plus, méprisant envers les infirmières libérales et le corps infirmier dans sa globalité ».