
Depuis le 1er avril, 78 pharmacies d’officine expérimentent la délivrance à l’unité de certains antibiotiques.
Quatorze molécules, telles que l’amoxicilline + acide clavulanique, le céfotiam, ou encore la lévoflaxacine, peuvent ainsi être dispensées à l’unité dans 78 officines volontaires en Lorraine, Limousin et Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Mais les syndicats de pharmaciens sont plutôt hostiles à ce dispositif. Le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), Gilles Bonnefond, proteste notamment contre une rémunération jugé insuffisante pour une charge de travail accrue : « Plus de 15 mentions seront à inscrire sur l’étiquette du conditionnement remis au patient et seulement 1 000 euros pour les trois années que durera l’expérimentation seront versés aux officines volontaires », s’insurge-t-il dans le Quotidien du pharmacien. Il déplore également que cette expérimentation n’associe ni les patients ni les médecins. « La non-observance des traitements renforce l’antibiorésistance. L’adhésion des patients à leur traitement est donc essentielle », souligne-t-il.
Quant à Michel Caillaud, président de l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF), il juge dans un entretien au JIM que les antibiotiques ne sont pas la classe la plus adaptée pour cette expérimentation. « Ce n’est évidemment pas cette classe médicamenteuse qu’il fallait choisir, estime-t-il. Le conditionnement des antibiotiques est déjà suffisamment varié pour répondre de manière adaptée aux prescriptions médicales ».