Les iade sont en grève et on consulte le medecin depuis une cabine dans une pharmacie : La semaine infirmière n°12 !

Ce fut, bien évidemment, une semaine difficile pour tout le monde… Mais pour les infirmiers précisément, que retenir de cette étrange semaine ?
 
 1- Les iade sont en grève
 
 Partout en france  (Paris , Carcassone, Nice , Bordeaux…) les IADE (Infirmiers Anesthésistes Diplômés D'Etat) ont manifesté mardi .
 Leurs revendications sont multiples et portent notamment autour de la création, par la nouvelle loi santé, du statut "d'infirmier de pratique avancée" et d'une revalorisation indiciaire en accord avec leur statut master qu'ils ont obtenu en 2010. Ils souhaitent surtout trancher dans le conflit qui dure depuis plusieurs années autour d'une "création/sanctuarisation" de leur statut et de leurs compétences.

Le statut "d'infirmier de pratique avancée"  a été crée ex nihilo par la nouvelle loi de santé. Cela correspondrait à un nouveau type de responsabilités pour des infirmiers, notamment dans le suivi des maladies chroniques, avec à la clef une plus grande autonomie par rapport aux médecins ( ce statut ouvrirait en particulier la porte des consultations et du suivi infirmier pour les maladies chroniques avec droit pour ces ides de prescrire les examens et les bilans de routine).
 Mais face à ce statut, les iades ne sont pas unanimes : En effet certaines réclament donc son assimilation directe au statut d'iade (avec la revalorisation statutaire et tarifaire qui va avec) quand certains autres, estimant la formation plus courte, le refuse et craignent que cela crée des iade "low cost" ou que cela morcelle leur diplôme.
 
 A la rédaction, parce qu'on est un peu taquins on a aussi remarqué que tous les articles parlent "d'infirmiers anesthésistes" quand les mêmes auteurs parlent habituellement "d'infirmière libérale" ou "d'infirmière scolaire". Débat en cours…
 
  Les idels de savoie lancent une pétition

 
  Suite au conflit avec la cpam de savoie au sujet de l'indemnité kilométrique (auquel nous avons consacré une édition spéciale il y a 15 jours) les infirmiers de savoie ont lancée une pétition en ligne. Elle a déjà reçu 1500 signatures.
 
 
 Une cabine de télémedecine a Roanne
 
 Dans la série, on n'arrête pas le progrès (jusqu'à ce que ce soit lui qui vous arrête…), une cabine de "télémedecine" a été installée dans une pharmacie de la ville de Roanne. Le concept est assez simple : le patient entre dans une cabine et peut prendre plusieurs paramètres (température, tension , taille, poids…) afin de vérifier s'il doit, ou pas, voir un médecin. A terme, l'idée serait qu'un médecin apparaisse en visioconférence et fasse une consultation si nécessaire. Mais les médecins de Roanne sont contre la cabine et la téléconsultation n'a donc pas encore été faite.
 
Passée la fascination naturelle pour la technologie (c'est fou ce qu'on peut faire aujourd'hui quand même…) une question se pose : Mais à quoi cette cabine peut bien servir? En effet, prendre ses constantes en pharmacie on a toujours pu le faire donc, sauf l'emballage, rien ne change… Et si l'idée est de lutter contre la désertification en quoi une télé consultation va-t-elle prendre moins de temps qu'une consultation réelle? Pourquoi prendre un risque alors en ne voyant pas le patient "physiquement" lors de sa consultation ? A moins qu'à terme on n'ait accès à une consultation avec un médecin en Inde ou en Roumanie ?

De plus, question subsidiaire : si en sortant, rassuré par la machine qui lui a déconseillé de voir un médecin, un patient s'écroule parce que la cabine n'a pas su poser les bonnes questions… Ce sera de la responsabilité de qui ? Des programmateurs de la machine? Ou celle du pharmacien chez qui elle est posée?
 
 Enfin on se demande aussi quand est ce que le grand public va comprendre que prendre  des constantes brutes ( comme le dextro dont on parlait la semaine dernière) ce n'est pas faire de la médecine ni du soin. Le soin commence dans l'analyse de ces données par rapport à l'histoire singulière du patient ; sinon effectivement un robot ou un chien savant peuvent le faire facilement et toutes les études des soignants sont inutiles.
 
 
 Le gagnant de la semaine
 
 Est une gagnante ! Toutes nos félicitations à Helene Mauri, infirmière et photographe qui a gagné le "Prix Any-d’Avray pour une réalisation initiée à l’Institut Curie".
Elle rencontre des patients hospitalisés en service d’oncologie, notamment en soins palliatifs à l’Institut Curie, et leur demande de formuler une envie pour une photo qu'elle va réaliser pour eux. (on peut retrouver quelques exemples sur son site, commentés par les patients dans la série "s'il n'y avait qu'une image".)
Simple et humaine voici une façon poétique et pleine d'espoir de refermer une semaine agitée…

 
Toutes nos pensées à nos amis Belges et aux familles endeuillées.
 
A la semaine prochaine !