La semaine infirmière numéro 24 : Le grand n’importe quoi sur internet et un syndicat propose une action concrète.

Le grand n’importe quoi…

Pour écrire une revue de presse toutes les semaines, fatalement, à la rédaction on passe du temps sur internet à suivre "l’infirmosphère"… Et depuis quelque temps, on finit par s’inquiéter.

Par exemple il y a quelques semaines sortent des articles sur la CPAM qui va contrôler les cabinets des idels.

En ces temps de conflit assez dur sur les ik (qui se basent précisément sur l’adresse des cabinets) il n’est pas vraiment étonnant que la CPAM vérifie l’adresse des cabinets… et leur réalité. Là ou le grand n’importe quoi commence c’est que sur internet on dit que "s’il n’est pas aux normes on va annuler vos soins sur 3 voire 5 ans". Sur quelle base peut-on dire ça si ce n’est celle de faire du buzz ? Les normes handicapées ne sont publiées que depuis 1 an (et aucun texte solide ne fait tout à fait référence sur l’équipement des cabinets avant cette date…), sur quelle base pourrait-on alors remonter à 5 ans ?

Par contre ce que le buzz oublie de dire c’est que cette démarche des CPAM s’inscrit surtout dans une volonté de regroupement des idel à marche forcée et ouvre donc la voie à des sociétés de domiciliations dont pour le moins on ne peut que vous mettre en garde. Bref à trop vouloir le buzz et l’émotion facile on rate complètement le vrai sujet… "dommage" comme on dit dans un magazine infirmier.

Et puis vendredi matin à la rédaction on a découvert sur nos portables dés potron-minet des cris d’orfraie : une infirmière aurait été mise en garde à vue douze heures pour non-inscription à l’Ordre des Infirmiers !

Et la nursosphère de s’enflammer et de crier au loup. Pas de chance quelques heures à peine plus tard l’oni informe que cette infirmière a été entendue pour une autre affaire, dans une ehpad, affaire dont nous ne savons rien. La non-inscription à l’ONI n’est donc qu’un des griefs qui ont été reprochés à cette infirmière, dans la grande tradition des démarches contentieuses de la cpam qui, par habitude, font toujours feu de tout bois pour porter plainte (les autres grands classiques sont aussi, le cabinet pas aux normes, le salariat déguisé pour les remplacements etc.).

Évidemment tout ceci n’arrive pas par hasard et est le fruit d’une ambiance plus que délétère entre les infirmiers libéraux et tous les décideurs qui les accusent peu ou prou de tous les maux (à part manger des enfants on se demande bien ce qui n’a pas été reproché à la profession en moins d’un an..). Mais encore une fois, a inflib.com nous pensons que plus que jamais la réponse passe par la formation et par une meilleure connaissance des règles de la profession (les contrats, le cabinet, le droit…) que par des coups de sang et du buzz sans lendemain… Mais enfin comme on dit sur internet "on dit ça, on ne dit rien".

Le sniil encourage les infirmiers libéraux à faire apparaître les actes gratuits.

Avant que les trois autres syndicats (FNI, Convergence et ONSIL) ne nous fassent des reproches nous précisons tout de suite que peut être qu’ils ont eu la même idée et le proposent à leurs membres mais il se trouve que c’est bien le SNIIL qui nous a gentiment conviés à une de ses réunions en province. Et comme on est des gens polis, à la rédaction, quand on peut, on va toujours là où on nous invite…

Lors de cette réunion le syndicat a proposé à ses adhérents de "faire apparaître les actes gratuits" c’est-à-dire de faire parvenir aux caisses des traces de tous les actes que l’on effectue y compris si ceux-ci ne sont pas facturables (comme une série d’IM pour un patient chez qui l’on cote des ais3 par exemple) (attention il s’agit bien ici de faire parvenir une série d’actes gratuits et pas de coter quoi que ce soit en plus ou en trop !!!)

En effet, dans la concurrence que les décideurs font entre les libéraux et les SSIAD ou le HAD le ratio prix/ nombre d’actes à un impact important. Or les libéraux, astreints à la limite du deuxième à 50 % et du troisième acte gratuit ou bloqués dans le forfait ais 3 ne font apparaître que les actes cotés et donc pas le nombre d’actes réels ce qui joue au final en leur défaveur, les décideurs ne « voyant » simplement pas les actes effectués. Faire parvenir systématiquement une cotation pour tous les actes effectués même si ceux-ci ne sont pas facturés essaierait donc de rééquilibrer la balance. Attention toutefois avant de vous lancer de bien vérifier avec votre logiciel de facturation que vous savez faire la manip… Sur facturer n’importe quoi par erreur n’aiderait vraiment personne.

Le gagnant de la semaine

Est Karim Mameri, cadre de santé -et secrétaire général de l’oni- qui publie une lettre ouverte à la ministre suite au suicide sur son lieu de travail d’un infirmier.

« Madame la Ministre, infirmiers que nous sommes, nous ne pouvons que regretter amèrement ce qui s’apparente à un manque de considération, s’exprimant par ce silence ministériel qui ne devrait pas exister dans de tels cas… Il devient alors indécent à nos yeux de vous voir vous déplacer et crier votre indignation quand une devanture d’hôpital tombe. Le matériel ne peut prendre le pas sur l’humain. »

À la semaine prochaine !

Notre prochaine réunions d'information sur l'instalation en libéral est le 14 septembre cliquez ici
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