La FNI réclame la reprise des injections de Ferinject

Le 28 mai, la Fédération nationale des infirmiers (FNI) a interpellé la ministre de la Santé sur « les dangers que fait courir l’interdiction aux infirmiers libéraux de réaliser des injections intraveineuses à base de fer ».

Estimant que « dans l’intérêt des patients la ministre doit mettre fin à ce dispositif médico-économique aberrant », elle réclame la suspension de cette interdiction.

En effet, depuis le 1er février dernier, les spécialités à base de fer IV sont réservées à l’usage exclusif des établissements de santé et de l’hospitalisation à domicile (HAD). Cette mesure fait suite à une décision de la Commission européenne, qui a conduit l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) à mettre en place cette restriction.

« Au vu des témoignages recueillis, il apparaît manifeste que les structures d’HAD n’ont pas pris les dispositions nécessaires pour que les conditions requises par l’ANSM soient effectives. Les protocoles de prise en charge et de surveillance ainsi que les formations semblent faire défaut », déplore la FNI. Elle ajoute que « dans ce climat de confusion, les infirmiers libéraux s’inquiètent de savoir si leur responsabilité peut, le cas échéant, être engagée ».

La FNI dénonce « un choix opéré au détriment du patient, contraint de se rendre à l’hôpital pour recevoir ce soin ». Elle observe que « dans la réalité des faits, les solutions de recours en cas de choc anaphylactique ne sont pas plus accessibles à l’HAD qu’au professionnel libéral ».

La Fédération mesure le « préjudice subi par les infirmiers » et dénonce « une mesure contre-productive et coûteuse, prise à l’heure où le gouvernement a décidé d’un programme d’économie de santé ». La FNI demande donc « au ministère de diligenter une enquête afin d’établir une cartographie de la réalité des pratiques des HAD sur cette question et d’évaluer la pertinence du circuit décisionnel à observer en cas d’hypersensibilité déclarée au produit ».

Elle souhaite également « la parution d’un texte précisant clairement les responsabilités juridiques des intervenants lors d’une injection intraveineuse à base de fer réalisée par un infirmier libéral dans le cadre d’une HAD ». Enfin, la FNI réclame « la suspension de l’interdiction faite aux infirmiers libéraux d’administrer en tant que tels, des injections intraveineuses à base de fer ».