
La Fédération de l’hospitalisation privée (FHP) menace de suspendre les stages des étudiants infirmiers à compter du 1er mars, si le ministère de la Santé persiste à ne pas reconnaître les missions d’intérêt général des cliniques et hôpitaux privés. Cela pourrait concerner 32 000 stagiaires, soit un tiers des étudiants infirmiers. « Rejetée et marginalisée, l’hospitalisation privée entre en résistance », déclare la FHP, pour justifier cette annonce. Les cliniques craignent notamment que le gouvernement baisse les tarifs des soins pour compenser le crédit d’impôt auxquelles elles ont droit, contrairement aux hôpitaux publics.
Les réactions hostiles à ce boycott n’ont pas tardé à se multiplier. L’Ordre des infirmiers le qualifie de « contreproductif », et estime que « les étudiants en soins infirmiers n’ont pas à être les otages de désaccords entre pouvoirs publics et établissements de santé privés ». La Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (FNESI) juge quant à elle qu’il est « inacceptable pour les étudiants de payer les pots cassés d’un défaut de communication et d’interaction entre les pouvoirs publiques et la FHP ». Elle appelle les deux parties à « prendre leurs responsabilités et à entreprendre les actions nécessaires afin d’éviter une catastrophe pédagogique ». Enfin, la Fédération hospitalière de France (FHF) dénonce un « chantage irresponsable » et demande à l’Etat d’en « tirer les conséquences ».