IDEL – Adoptez la micro-sieste !

Adoptez la micro-sieste !

Manque de temps ou d’envie… la sieste n’est pas toujours facile à pratiquer au cœur de sa journée. Par contre, la micro-sieste, appelée aussi sieste-flash, a toute sa place dans l’emploi du temps d’une infirmière libérale. Les experts du sommeil sont unanimes : d’une durée de 5 à 10 minutes, la micro-sieste apporte de maxi-bénéfices !

 

Vrai sommeil ou rêverie ?

Si les premières fois seront peut-être juste un temps de détente, avec l’entrainement il sera de plus en plus facile d’atteindre la première phase du sommeil que l’on appelle sommeil léger. Que l’on glisse aussitôt dans le sommeil ou que l’on reste dans un état de flottement, cela n’a pas d’importance : dans les tous les cas les muscles se relâchent, la respiration se calme, le rythme cardiaque diminue… Le cerveau passe du mode vigilance au mode veille.

 

La micro-sieste pour se couper du monde

Réalisons le travail d’adaptation que nous demandons à notre cerveau chaque jour ! L’Homme primitif jusqu’à il y a quelques décennies à peine, vivait en petits groupes et  ne croisait que 20 à 50 de ses semblables au cours de sa journée. Aujourd’hui, il serait intéressant de compter le nombre de nos interactions : entre nos activités professionnelles, personnelles et familiales, auxquelles se rajoutent les réseaux sociaux, la téléphonie et internet… le chiffre a explosé au regard de la lente évolution de notre cerveau. Il faut savoir que, même si généralement les interactions sont enrichissantes, elles sont aussi dans tous les cas une source de stress qui mobilise tout l’organisme : analyse de la situation, hiérarchisation des informations, élaboration de scénari, choix d’un mode d’action…

 

« Fermer mes paupières, éteindre mon portable quelques minutes sont des parenthèses que j’appelle la OFF-attitude : comme un interrupteur qui me permet de me couper du flux incessant d’informations et de sollicitations. Finalement c’est le meilleur moyen que je connaisse pour éviter la surcharge. »

Marine, 43 ans, IDE libérale à Amiens

  

Le saviez-vous ?

Une activité professionnelle soutenue avec une grande amplitude horaire peut être vécue par l’organisme comme un stress permanent. L’organisme entre en phase de résistance et sécrète des hormones de stress (cortisol, corticostérone) aux effets délétères : difficultés digestives, problèmes de peau, hypertension artérielle, tensions et crampes, bourdonnement d’oreilles, système immunitaire moins efficace… Faire des pauses pendant sa journée aide à réguler la sécrétion de ces hormones.

 

La micro-sieste pour relâcher les tensions musculaires

L’exercice en libéral, par nature, met à rude épreuve l’organisme. Si l’activité physique est bénéfique, il est important qu’elle ne soit pas constante tout au long de la journée. Il faut savoir que les trajets en voiture ne doivent pas être considérés comme des moments de repos : si la position assise est confortable, les muscles sont quand même en tension.

 

« Dans le quotidien, je suis complètement tendu et souvent je ne m’en rends même pas compte : les épaules hautes, la nuque raide et surtout les mâchoires serrées. Arriver à relâcher ces zones c’est comme donner du mou à un élastique toujours en tension. »

        Luc, 28 ans, IDE libéral à Marseille

 

Comment pratiquer la micro-sieste dans sa voiture ?

– Choisir un moment opportun au milieu de sa tournée, si possible quand les premiers signes de fatigue se font sentir.

– Se garer dans un endroit calme : une petite rue, au fond d’un parking, sur une voie peu fréquentée…

– Mettre son téléphone sur mode avion, tout en mettant une alarme 10 ou 15 minutes plus tard.

– Rabattre son siège vers l’arrière et reculer de manière à pouvoir étendre ses jambes.

– Pour celles et ceux qui aiment être allongés, s’étendre sur la banquette arrière en chien de fusil.

– Peut-être se déchausser, desserrer sa ceinture, se couvrir d’une petite couverture…

– Soigner la position de la tête : sur un petit coussin, calée entre ses deux bras positionnés sur le volant…

– Fermer les yeux et laisser passer les idées qui viennent sans les retenir.

– Se concentrer sur sa respiration : son rythme, son ampleur, les odeurs…

– Passer en revue toutes les parties de son corps du haut vers le bas et les détendre en profondeur sur chaque expiration : le visage et le crâne, le cou, les épaules, les bras jusqu’au bout des doigts, la poitrine, le ventre, le dos, les fessiers, les cuisses, les jambes jusqu’au bout des pieds.

– Rester bien concentré sur sa respiration et les sensations agréables ressenties. Profiter de ce temps hors du temps… jusqu’à ce que le réveil sonne !

 

L’importance des rituels

Depuis la petite enfance jusqu’à l’âge adulte, nous avons tous besoin de rituels avant de nous coucher : boire un verre d’eau, lire quelques pages… Même si la sieste est courte, ne négligeons pas ces petits gestes de préparation, qui envoient déjà des signaux de détente à notre cerveau et permettent de glisser plus facilement dans le sommeil.

 

La micro-sieste pour retrouver de l’énergie tout de suite 

Quand nous sommes fatigués ou saturés, nous sommes d’humeur instable et souvent négative. Quand l’activité cérébrale s’apaise, l’organisme retrouve une nouvelle énergie. Souvent il suffit de quelques minutes de détente profonde pour se sentir à nouveau opérationnel ! Au réveil le cerveau a gagné en facultés de concentration, d’apprentissage et d’adaptation. Il sera alors plus facile de répondre pleinement aux sollicitations. Contradictoirement, prendre du temps pour soi c’est être plus disponible pour ses patients.

Le cerveau retrouve également ses facultés d’attention : les risques d’accident de la route diminuent. De plus, si la sieste est courte, il n’y a pas d’état de somnolence post-réveil et il est facile de reprendre aussitôt ses activités… plus sereinement.

 

Les micro-siestes permettent en quelques instants de relâcher les tensions physiques et psychiques : une formidable variable d’ajustement au cœur des journées bien remplies ! Loin de perdre son temps, apprendre à faire la sieste c’est apprendre à s’écouter, mais aussi à décélérer pour mieux accélérer ensuite… et au final rester en bonne santé.