Fin de vie : le Comité d’éthique veut associer les infirmiers aux directives anticipées

Dans son avis rendu public, le Comité d’éthique est resté majoritairement défavorable à la légalisation de l'assistance médicale au suicide pour les personnes atteintes de maladies incurables. Il s'est en revanche unanimement prononcé en faveur de l'instauration d'un droit à la sédation continue jusqu'au décès.

« La distinction entre laisser mourir et faire mourir doit persister, même si dans certaines circonstances, elle peut sembler floue », a souligné Jean-Claude Ameisen, le président du CCNE.

Mais 7 des 40 membres du Comité d’éthique se sont prononcés en faveur d’une véritable assistance au suicide, estimant que cette frontière entre laisser mourir et faire mourir est déjà franchie de fait depuis que la loi Léonetti autorise à suspendre les traitements même vitaux, l’alimentation et l’hydratation lorsque le patient le demande. Pour que les souhaits des malades soient respectés jusqu’au bout, le Comité d’éthique propose de rendre les directives anticipées plus contraignantes. « Lorsque des directives anticipées existent, elles devraient être présumées avoir valeur obligatoire pour les professionnels de santé et tout écart par rapport à ces directives devrait être justifié par écrit dans le dossier médical de la personne », écrivent les membres du CCNE dans leur avis.

Jusqu’ici, seuls 2% des malades en fin de vie ont rédigé des directives anticipées. Le Comité préconise donc que les professionnels de santé les plus proches des malades, comme leur médecin traitant ou leur infirmière à domicile accompagne la personne pour rédiger les directives les plus précises possibles au regard de sa pathologie.

Le CCNE en appelle désormais à des Etats Généraux pour que les citoyens puissent donner leur avis sur cette question de l’assistance au suicide et sur la fin de vie plus généralement. François Hollande a soutenu cette proposition d'Etats Généraux de la fin de vie, souhaitant qu'ils puissent avoir lieu à l'automne pour qu'un projet de loi puisse être présenté au Parlement avant 2014.